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164 HISTOIRE DU COUVENT et les propagateurs de la science. Plusieurs d'entre eux ont en effet joui d'une réputation que la justice de l'histoire ne peut laisser ignorer. Les Cénobites du Mont-Carmel ont longtemps disputé aux religieux de Saint-Basile, la qualité de fondateurs de la vie monastique. La querelle fut même, à ce sujet, si vive, qu'il fallut recourir aux censures ecclésiastiques pour y mettre un terme. Un bref papal du 20 novembre 1698, défendit, sous peine d'excommunication, de rechercher désormais laquelle des deux règles a le droit de prétendre à la plus haute antiquité. Cette mesure mit ainsi un terme à d'ardentes discussions; et cependant, des difficultés, bien autrement sérieuses, venaient chaque jour assiéger les Carmes. Aussi, toute intervention qui imposait silence à leurs docteurs, leur donnait-elle toujours, à propos, d'utiles loisirs. Depuis les premiers jours de leur établissement à Lyon, jusqu'à l'heure de la destruction du couvent, que de luttes en effet ils ont eu à soutenir ! Au Moyen Age, le sol autour de la ville, appartenait presque tout entier aux congrégations religieuses (1). Difficiles étaient les commencements des (1) Un mémoire présenté au consulat en 1742 et analysé dans le 7e vol. des Archives du Rhône, p. 267 sous le titre : Ancienne Statistique de Lyon, nous apprend qu'en 1740 sur les 2,800 bicherées qui formaient la contenance de la ville, 1457 appartenaient aux établissements reli- gieux et 409 seulement aux bourgeois. Mais l'auteur se trompe en attribuant ce résultat à l'accroissement du nombre des couvents, depuis 1562 ; peu de monastères sont postérieurs à cette époque. Le sol assez restreint de l'ancienne ville a toujours appartenu, pour la plus grande partie, à la bourgeoisie; mais les reculements successifs de la ligne d'en- ceinte ont augmenté la surface de Lyon et réuni au premier territoire de la commune une nouvelle surface presque toute possédée par des