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                            LETTRES D'HIPPOLYTE FLANDRIN                       <>9

            faites-moi ce plaisir ! Adieu, mon bon ami, je vous embrasse
            de tout mon cœur. Votre ami pour toujours.
               Auguste nous écrit tous les six mois et nous parle de
            quoi? des lutteurs et de leurs biceps (2). — Encore trop
            pressé cette fois pour me servir de mon italien.
               M. Ingres commence à travailler, et plus on le connaît
            plus on l'aime.



              {La lettre suivante n'est pas datée, mais on peut, d'après son
                         contenu, la placer ici sans hésitation.)


                       MON CHER LACURIA,

                  Il y a si longtemps que je désire vous dire au moins un
               mot, une parole amicale, que, bien que je n'aie pour écrire
               que ma main gauche ou les deux doigts du milieu de la
     ' jJ 4&X droite, je l'entreprends. La raison de mon impotence, la
; l \\ri - ' • voici : Finis mon tableau et ma figure, les reins et la poitrine
(">>., , - b r i s é s , les yeux abîmés par la fatigue, je me proposais
   v
     *~        d'aller me remettre en faisant une tournée au bord de la
               mer pour revenir par les montagnes, lorsque, choisissant des
               pinceaux chez un marchand et faisant effort avec l'ongle
               pour en sortir d'un paquet... le bois s'est fendu, et il m'en
               est entré un morceau par-dessous l'ongle jusqu'au bout de
               la première phalange. Il m'a fallu courir longtemps par


               (2) Dans Joseph Pagnon, p. 36, il est pnrlé de la vigueur musculaire
            d'Auguste Flandrin et de l'importance que ses élèves, après lui,
            attachaient aux exercices du corps. La plupart des artistes lyonnais,
            d'ailleurs, assistaient aux luttes, dirigées alors par Exbrayat, et y pre-
             naient le plus vif intérêt (id.).