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       LA DONATION DE LA PART-DIEU AUX HOSPICES            29

   Ces réflexions m'étaient suggérées, dernièrement, par la
lecture de l'acte de donation du domaine de la Part-Dieu,
faite par Mme de Servient, au grand Hôtel-Dieu de la ville
de Lyon.
   Si l'on considère, dans son état actuel et avec la valeur
qu'il a aujourd'hui, l'objet de cette donation, on ne sau-
rait rien imaginer de plus généreux et de plus grand.
C'est là, assurément, une libéralité princière, comme il
n'en a jamais été fait peut-être, car elle a sinon enrichi, du
moins assuré pour toujours des ressources inépuisables à
nos grands asiles de la charité.

  Et telle a bien été aussi la pensée de tous les historiens
qui ont rapporté cet acte mémorable.

   On connaît le fait, à la suite duquel il se produisit : Le
dimanche n octobre 1711, à la dernière heure du jour, la
foule joyeuse, qui revenait de la fête de Saint-Denis-de-
Bron, se précipita en tumulte sur le pont de la Guillotière,
pour rentrer dans la ville, avant la fermeture des portes,
déjà annoncée par la cloche de la retraite. A ce moment,
une double circonstance malheureuse vint encore accroître
le désordre : d'une part, la rencontre du carrosse de
Mme de Servient, dame de la Part-Dieu, avec deux autres
carrosses, venant de la Guillotière ; de l'autre, le refus des
soldats de la porte du Rhône de livrer passage, sans une
gratification en argent, ce qui explique comment on doit
entendre l'accusation, portée contre le sergent, comman-
dant le poste, d'avoir fait fermer la barrière.

   De ces deux causes réunies résulta l'une des catastrophes
les plus douloureuses, dont nos annales nous aient conservé
le souvenir. Deux cent dix-sept personnes furent étouffées
sur place, pendant que vingt-un autres, transportées Ã