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30 LA DONATION DE LA PART-DIEU l'Hôtel-Dieu ou à leur domicile, mouraient bientôt après des suites de leurs blessures ( i ) . Quatorze ans s'étaient écoulés depuis ce tragique évé- nement, quand Mme de Servient, qui en avait été l'une des causes indirectes, fit donation de son domaine de la Part- Dieu au grand Hôtel-Dieu. D'après Clerjon,cefut en « expiation du malheur qu'elle « avait causé par son imprudence, qu'elle fit donation de « son bien aux hôpitaux (2). » Cet historien n'ajoute rien de plus à son récit. Mais M. Monfalcon est plus explicite : « Cause innocente de « cette catastrophe, nous dit-il, cette dame se reprocha « toujours la part involontaire qu'elle y avait prise. Pour « rendre quelque repos à sa conscience, elle légua aux « hôpitaux, par son testament, les terres de son fief de la « Part-Dieu; évalués environ 100,000 francs en 1711, ces « domaines ont acquis progressivement une valeur qu'on « porte aujourd'hui (1847), à 14,000,000 (3). » M. Bleton, dans son Histoire populaire de Lyon, a subi lui- même l'influence de la légende (4). Mais Dagier, qui avait l'acte de donation sous les yeux, se borne à mentionner cette libéralité dans les termes suivants : « 1725. La dame « Catherine de Mazenod, veuve de M. Maurice de Servient, « fait donation à l'Hôtel-Dieu du fief de la Part-Dieu, à la (1) Revue du Lyonnais. I. 255. — Rosset. Histoires tragiques de notre temps. — Archives municipales : Procès-verbal de Vévénement du pont du Rhône, dressé par ordre du Consulat, le 13 novembre IJIT. (2) Clerjon. Histoire de la ville de Lyon, VI, 275. (3) Monfalcon. Histoire delà ville de Lyon, II, 788. (4) Bleton. Histoire populaire de Lyon, 147.