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20      LE CENTENAIRE DE L'ASSEMBLÉE DE VIZILLE

    Les 60 députés de la Noblesse devaient être élus à Grenoble
par une Assemblée, par les nobles seigneurs, hauts justiciers
et possesseurs de fiefs dans la province, et y payant ving-
tième et capitation. C'était la loi ancienne, mais on s'aperçut
bien vite qu'elle était incompatible avec les changements
survenus dans cet Ordre, et le droit électoral fut étendu
bientôt à tous les gentilshommes payant dans la province
une imposition foncière et personnelle.
    Le Tiers État n'admettait ni nobles, ni ecclésiastiques
dans ses élections municipales. Le croirait-on? Ces indica-
tions du Gouvernement qui n'avaient pour but que de
faciliter le fonctionnement des élections, furent mal reçues
dans la province.
    M. Necker ayant été appelé au ministère fît renoncer le
Gouvernement à toute intervention, comme le désiraient les
trois Ordres du Dauphiné, et il fut décidé que les trois
Ordres à l'Assemblée préliminaire de Romans arrêteraient,
eux-mêmes, les conditions de la représentation provin-
ciale. Les électeurs de la noblesse réunis à la Bibliothèque
publique, en apprenant cette nouvelle, appendirent le soir
un transparent aux couleurs du Dauphiné semé de dau-
phins et portant ces mots en grandes lettres : Statuta
Delphitna restiluia. Toujours la fidélité à la tradition jusqu'à
la veille du jour où toute tradition devait être renversée !
    Il y eut en fait trois Assemblées de Romans ; dans la
première, du 10 au 28 septembre, on détermina les bases
de la nouvelle formation des Etats.
    Dans la seconde, du 2 au 8 novembre, on discuta les
modifications apportées à ce plan par le Ministère ; dans la
dernière où les États furent tenus régulièrement, on rédigea
les pouvoirs des députés de la province, et l'on procéda à
l'élection de ces députés.