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         LE CENTENAIRE DE L'ASSEMBLÉE DE VIZILLE           21

   Dès la première session, on s'aperçut de l'esprit de conci-
liation qui prévalait dans la nouvelle Assemblée.
   Seulement, on écarta peut-être trop absolument les
anoblis du nombre des éligibles dans les rangs de la
noblesse.
   Dans le clergé, toutes les places de députés durent être
électives, même celles desévêques, malgré les protestations
de Msr de Bouteville, qui d'ailleurs réclama en vain la
présidence des États, privilège autrefois dévolu aux princes-
évêques de Grenoble.
   L'Archevêque de Vienne, le Franc de Pompignan, fut
proposé par la Couronne et accepté par les États comme
président de l'Assemblée.
   Jusque-là, il y avait eu des éléments d'entente commune
entre les partisans de la restauration du passé et ceux qui
voulaient améliorer en innovant hardiment, aussi, l'élan de
Vizille parût-il à peu près unanime. Mais à Romans, les
deux premiers Ordres se sentaient à l'abri de l'arbitraire. La
Cour plénière avait disparu; le Parlement était rétabli; la
liberté avait des garanties déjà acceptées du pouvoir par le
fonctionnement des États du Dauphiné. Quelques mem-
bres du clergé et de la noblesse auraient voulu ne pas
pousser les choses plus avant. La majorité de ces deux
Ordres maintint pourtant sa demande du doublement du
tiers et du vote par tête.
   Tous sollicitèrent le gouvernement de les autoriser à
profiter de ce qu'ils étaient réunis comme Etats de la pro-
vince, afin de se transformer en électeurs pour les États
généraux; cette faveur, unique en France, leur fut accordée.
Le roi consentit à ce que l'on nommât dans les trois
Ordres, 144 membres qui seraient adjoints aux membres
des États, afin d'élire les députés du Dauphiné aux États