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14      LE CENTENAIRE DE L'ASSEMBLEE DE V1ZILLE

et ses principaux membres, y compris M. de Bérulle, péris-
saient sur l'échafaud.
    Le lendemain, 9 juin, l'ordre matériel renaissait au sein
de la ville, mais il y avait encore une vive fermentation
dans les esprits.
   Le corps municipal prit en quelque sorte, à ce moment,
la direction de l'agitation politique.
    Il publia, sous forme de mémoire adressé au Ministère,
 des observations sur les événements récents qui s'étaient
passés à Grenoble. Dans les revendications des vieilles
libertés et privilèges du Dauphiné, on retrouvait le point
de vue cher au Parlement, on reconnaissait ses inspirations.
Toutes les voix s'élèvent en Dauphiné, disait-il, pour
demander le rétablissement de l'ordre ancien. Pour le réta-
blissement de l'ordre ancien ! Ce n'était pas certes un pro-
gramme de révolution, ni même de progrès, et comme le
fait remarquer M. Félix Faure, la Révolution naîtra de la
fermentation des esprits, non des intentions, et encore
moins, ajouterions-nous, d'une manifestation de principes
subversifs et antisociaux.
   Le mémoire du corps municipal de Grenoble, signé le
14 juin, à l'Hôtel de Ville et suivi d'une convocation des
députés des trois Etats de la province pour le 21 juillet,
fut cassé par un arrêté du Conseil du roi du 10 juillet sui-
vant. Le vieux maréchal de Vaux arriva le 15 à Grenoble
pour prendre le commandement supérieur de la province
et des troupes nouvelles qui s'apprêtaient à renforcer la
garnison de la ville. C'était le régiment de Royal-Corse, qui
déjà s'était avancé jusqu'à la Buisserate, tandis que, d'un
autre côté, les Suisses du fort Barraux s'étaient réunis au
faubourg Très-Cloîtres. Le maréchal de Vaux ne prétendait
pas s'opposer absolument à l'Assemblée projetée pour le