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6          LE CENTENAIRE DE L'ASSEMBLEE DE VIZILLE

 qu'elle-même fût convoquée illégalement et qu'elle se réu-
nit malgré la résistance de l'autorité légitime. Mais les
promoteurs de ce mouvement d'opinions étaient bien loin
d'être des novateurs; ils voulaient plutôt devenir des res-
taurateurs du passé. Au lieu d'une Constitution royale
octroyée par le pouvoir pour le Dauphiné, ils redeman-
daient leurs institutions autonomes ; au lieu d'une Assem-
blée provinciale, semblable à celles décrétées par Turgot
pour les diverses provinces de la France, la noblesse dauphi-
noise réclamait le rétablissement de ses anciens États. Ce
mouvement d'autonomie eut de l'écho en Bretagne ( i ) .
Soutenu par le Parlement de Rennes, comme il l'avait été
par celui de Grenoble, il ne fut guère compris à Paris et
dans le reste de la France. D'ailleurs, en Bretagne, comme
en Dauphiné, le bruit fait par la demande du rétablissement
des Etats provinciaux se perdit dans la vaste clameur qu 1
invoquait de toutes parts le rappel des Etats généraux et
qui prévalut aussi jusqu'en Bretagne et en Dauphiné.

   Il faut pourtant recourir aux sources qui expliquent dans
quel esprit le Parlement de Grenoble d'abord, et l'Assem-
blée de Vizille ensuite, résistèrent à la création d'une
Constitution octroyée, laquelle ne tenait aucun compte de
la donation conditionnelle, faite par Humbert II, du Dau-


famille parlementaire du Dauphiné. Son père, conseiller au Parlement
de Grenoble, depuis 1782, était exilé, ainsi que tous ses collègues, au
moment où fut tenue l'Assemblée de Vizille et c'est pour cette cause
qu'il n'assista pas à cette réunion. Mais plusieurs des renseignements)
à l'aide desquels cet article a été composé, lui ont été fournis par d'an-
ciens membres des deux Assemblées de Vizille et de Romans. (Noie de
la rédaction.)
   (1) Et aussi dans le Béarn.