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          LE CENTENAIRE DÉ L'ASSEMBLÉE DE VIZILLE                      J

phiné à la France. Il n'était nullement question alors des
droits de l'homme et du contrat social, il ne s'agissait que
du maintien des droits du Dauphiné et de ce que l'on appe-
lait les Statuiez Delphinatus, ce qui était notre grande charte
locale. On se rattachait donc, autant qu'on le pouvait, aux
vieilles traditions du pays. C'était tout ce qu'il y avait de
plus opposé aux idées révolutionnaires qui devaient l'em-
porter à l'Assemblée Constituante et dans la Constitution
de 179i.
   Dans un excellent ouvrage qui vient de paraître (2),
M. Félix Faure commence par exposer, au moyen d'une
puissante synthèse, ce qui constituait l'ancien régime en
France, principalement au xvme siècle; ensuite il reporte ses
regards sur le Dauphiné, dont les Etats avaient cessé de
s'assembler depuis 1628; enfin, il tâche d'apprécier le
caractère politique de l'opposition du Parlement de Gre-
noble à l'exécution du règlement royal du 7 septembre
1787. Voici, à cet égard, comment il s'exprime :

   « Il est certain qu'un règlement, tel que celui de sep-
tembre 1787, donnait à l'édit de création des Assemblées
provinciales un développement tel, il innovait si franche-
ment sur le passé, que le Parlement avait quelque raison
d'affirmer qu'il était comme un édit nouveau et qu'il eût
dû être soumis à un enregistrement particulier. Mais le
Parlement avait tort d'arrêter par dépit, par intérêt person-
nel, l'exécution d'une mesure avantageuse au pays (3). »


   (2) Chez les libraires Batalier, à Grenoble, et Hachette, à Paris. Ne
pas confondre l'auteur de cet ouvrage avec l'ancien sous-secrétaire
d'État de la République actuelle.
  (3) P- 45.