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Db M. KDGAR QUINET 463 qui fait en ce moment le tour de la presse italienne euro- péenne. Elle se termine par ces mots : « Que nos amis de « la France et du monde soient tranquilles : nous recom- « mencerons la « besogne. » Les journaux français ne pourront pas reproduire la lettre de Garibaldi; ils aiment d'ailleurs beaucoup mieux la prose de M. de Persigny. Veuillez ajouter à ces occupations la cinquième édition que je revois de mon ouvrage la Révolution. (J'espère bien que mon éditeur me remettra cette fois l'exemplaire qui vous est et vous a toujours été destiné.) En même temps, j'achève un volume commencé depuis des années sur les questions les plus graves de notre siècle. Puisse-t-il trouver les esprits préparés ou du moins sympathiques ! De plus, je revois un manuscrit. Voilà , mon cher compatriote, com- ment se passent mes jours avec une rapidité qui m'effraie. Ah ! que la vie est belle, même dans l'exil. Que de choses à faire ! et que les journées, même les mieux remplies, laissent de regrets pour tout ce que Ton n'a pu achever. La vie des bienheureux doit consister, sans doute, à porter à la perfection tout ce qu'ils conçoivent et entreprennent. Le monde marche, la France rampe ; mais elle sera bien forcée de se mettre aussi au pas. Quand et comment : Dieu le sait. (Pardonnez-moi d'avoir prononcé ce mot de Dieu, qui, à ce qu'il paraît, est une abomination auprès des avancés.) Cette loi militaire a été fort mal discutée. Beaucoup de verbiage et pas une lueur. La France était bâtée et bâton- née, la voilà maintenant enchaînée aux pieds et aux mains par des encoubles, comme nous disions à Certines. Une armée mauvaise contre l'étranger, excellente contre les Français, pour achever de les bâillonner et de leur donner la savate, c'est là le résultat le plus clair. Il fallait partir du