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432         LES HECATOMBES DE LA VENGEANCE
   — Pourquoi démolit-on ceci ? dirent-ils à l'unique
maçon, complice du forfait anti artistique.
   — Je ne sais pourquoi ; je démolis, et on me paye ; on
me paye et je démolis encore, voilà !
   — Connaissez-vous le propriétaire de cette masure ? dit
le jeune homme à l'ouvrier.
   — Mais à coup sûr, monsieur.
   — Son nom ?
   (Le maçon le dit; je ne le répète pas, ce serait une in-
jure que le tombeau épargne à cet homme).
   — Voudriez-vous m'indiquer sa demeure ?
   Le maçon ayant satisfait la curiosité de l'étranger, le
jeune homme consulta sa belle compagne :
   — Voulez-vous que nous achetions ce petit oratoire, dit-
il? Et comme la jeune femme ratifia ce beau projet par un
sourire, le jeune couple se dirigea au lieu indiqué, après
avoir donné à l'ouvrier une pièce d'argent pour qu'il in-
terrompît son travail ; il alla chez le propriétaire et fut reçu
par un homme brutal, soupçonneux et très mal élevé.
   — Nous venons, monsieur, lui dit la jeune femme, pour
vous prier de nous vendre votre chapelle en démolition ?
   — Que m'en donneriez-vous ?
   — Mille francs ; ce prix vous convient-il ?
   — J'y trouverai pour cinq cents francs de matériaux
seulement.
   — Deux mille alors, mais rien de plus, dit le jeune
homme.
   — Pourquoi voulez-vous l'acheter? je soupçonne quelque
traîtrise là-dessous. Je suis en procès avec mon voisin pour
un passage dans mes terres, je crains fort que monsieur ne
soit quelque homme de robe qu'il m'envoie pour m'entor-
tillerdans ladite robe.
   — J'ignorais ces détails, je veux acquérir cette masure