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POÉSIE // marche et trouve des ruines, Loin de la ville, en lieu désert ; Mais la mousse et les aubépines Leur avaient fait un manteau vert. Le soleil joyeux qui rayonne Faisait briller les vieux murs gris ; Avril posait une couronne Defleurspoussant sur ces débris. « 11 faut donc que tout refleurisse, « O nature, quand nous souffrons ! « Il faut donc que tout rajeunisse, « Quand le malheur courbe nos fronts ! Aussi triste que sa misère, Il cherche quelque lieu caché. Enfin, dans un champ solitaire, Il voit un vieil arbre êbranché. C'était le squelette d'un chêne, Tordant ses bras noueux et nus ; Jadis il ombrageait la plaine : Avril à lui ne pensait plus. Il sécha le sol qui le porte ; Plus de fleurs au pied du géant. Adieu, pinsons, son âme est morte ; Les vers rongent son cœur béant. « Cet arbre sombre nu ressemble « Aussi pauvre, aussi seul que moi, « Noir compagnon, mourons ensemble : « Tout m'abandonne ainsi que toi. »