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296                      CHRONIQUE LOCALE
   — Le 10, la Société littéraire a fait sa rentrée en souhaitant la
bienvenue à M. Clair Tisseur, l'habile et savant architecte, nouveau
membre titulaire, et, après avoir reçu membre correspondant M. Blan-
chard, avocat de Chambéry, elle a entendu un travail de M. de la
Chapelle sur Chinard, une pièce de vers de M. Guillard, et une com-
munication de M. Dissard sur quatre sceaux inédits des dames reli-
gieuses de Saint-Pierre.

  — Par les soins empressés des amis de M. Guichard, une exposition
des oeuvres de l'ancien conservateur de nos musées a eu lieu les 26,
27 et 28 novembre, dans la salle des réunions industrielles, au Palais
du Commerce. La vue de ces toiles vigoureuses, la plupart inachevées,
ont réveillé les regrets de tous ceux qui eussent voulu que ce maître
au coloris puissant, au lieu de s'endormir dans les loisirs de la pro-
vince, eut, en outre de son enseignement, plus vigoureusement tra-
vaillé pour la gloire et pour l'avenir.

   — Notre Musée s'est enrichi, ce mois-ci, d'une belle statue en mar-
bre offerte par le gouvernement à notre ville et œuvre de M. Delorme,
Forézien, lauréat de notre Ecole des Beaux-Arts et un des plus brillants
élèves de M. Fabisch.
   Elle représente Mercure plus grand que nature. Svelte, élégante,
pleine de style, elle sera un modèle pour nos jeunes élèves, trop enclins
à demander de faciles succès au réalisme ou à l'à-peu-près qui peuvent
conduire à la fortune, mais ne mèneront jamais à l'estime ni à une
glorieuse réputation.

   — M. Paul Chenavard, notre célèbre compatriote, vient encore d'of-
frir à sa ville natale plusieurs toiles remarquables. Son portrait à lui-
même, une des plus belles oeuvres de Ricard, et plusieurs morceaux
importants signés Delacroix, Corot, ou portant le nom d'autres maîtres
de l'Ecole française contemporaine.

   — On lit dans le Petit Lyonnais du 20 courant :
   « On se souvient de l'émotion qui agita le monde savant quand on
apprit que le trop célèbre Libri avait dérobé, à la Bibliothèque de Lyon ,
la moitié d'un Pentateuque, manuscrit du vi« siècle, provenant de l'Ile-
Barbe, fragment qu'il avait vendu 6,000 fr. à lord Ashburnham, en
1847, a l ° r s 1 u e c e v ° l n'était pas encore connu.
   « Le fils de lord Ashburnham, apprenant la provenance illicite de
ce manuscrit, l'a rendu généreusement à la ville de Lyon, en stipulant
pour toute condition qu'il voulait qu'on sût que son père était de bonne
foi, en faisant cet achat, que la loi anglaise l'autorisait à garder l'acqui-