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CHUTE D'AÉROLITHES 2)9 vrage d'un très grand feu, c'est-à -dire le résidu des matiè- res embrasées que les chymistes appellent Tête morte ou caput mortuum, par évaporation des principes actifs ou par- ties volatilles que ces matières contenoient, leur forme exté- rieure ne prouve pas moins qu'elle est l'unique ouvrage de l'air lorsque les cendres réunies ont passées, pour parvenir à nous, de l'état ductile qu'elles avoient dans un lieu très chaud, à un autre très froid comparé au premier ; car c'est dans ce trajet qu'elles se sont pétrifiées, et que l'air envi- ronnant leur a fait toutes les impressions digitales qu'elles ont en proportion avec l'espace que la vapeur échauffée occupoit encore en elles, qui chemin faisant leur a tenu lieu de mortier ou si l'on veut de cole. C'est aussi la sortie forcée de cette vapeur la plus crasse qui a produite non seulement la croûte noire qu'elles ont, mais encore les excressions cornues et bavures qu'elles avoient entières sur la partie supérieure ; c'est-à -dire la moins grosse, en atti- rant avec elles la matière encore ductile, violemment pres- sée par l'air environnant au moment de la chute et de l'en- tier abandon du feu dans l'air intérieur qui la soutenoit divisée, et c'est encore à cette ductilité que l'on doit attri- buer la forme de poire que trois des quatre qu'on a trou- vées, ont prises dans l'instant que les cendres en masses ont abandonnées le lieu le plus étroit qu'elles pouvoient occuper. SIXIÈME OBSERVATION Ce creuset a été formé par la détonnation, qui, au mo- ment de l'embrasement des matières a écarté l'air environ- nant d'une manière quasi sphérique, car l'air inférieur étant plus épais et contre-butté par la Terre, son écarte- ment n'a pu être aussi considérable ni exactement arrondi,