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                    LES ALFS DANS LE N0RD
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l'alf attaché à la personne est aussi bien le suppléant que le
serviteur de cette personne. Sorte i'alter ego, il se tient,
inapparent dans sa forme éclatante, près du sujet qui lui est
confié : travailleur toujours actif, toujours vigilant, toujours
prêt, jamais lassé.
    Si extraordinaire qu'elle paraisse, en nos jours de doute
railleur et de croyance négative, la foi à ce protectorat
incessant des alfs serviables eut pour adeptes, bien des siè-
cles avant l'introduction du système religieux des Eddas,
toutes les nations vivant au nord de la Baltique. Durant ces
âges, dont l'éloignement effraie l'imagination, parmi ces
nations en lutte perpétuelle avec les rigueurs de la nature,
il y eut même des sectes qui, ne sachant à quelle cause
attribuer l'affection toute paternelle vouée à l'humanité par
ces génies de lumière, s'étaient habituées à les honorer
comme les âmes des ancêtres ressuscites dans une invisible
immortalité, et continuant la vie de famille auprès de leurs
descendants. Elles supposaient que « les âmes, après la mort,
passaient dans la société des Alfes, c'est-à-dire des esprits
protecteurs des pays, cantons, familles ou individus ; et ils
leur assignaient pour demeures les montagnes ou collines
des environs. Ces esprits gardiens étaient considérés eux-
mêmes comme des âmes et se confondaient avec celles des
morts » ( i ) .

                      CHAPITRE SEPTIÈME.


               Les Alfs victimes de la calomnie.

   Il est, je l'ai fait pressentir, quelques ombres à ce ta-
bleau ; mais comparativement modernes et se ressentant de

  (i) Munter, ap. Depping, ouvr. et lieu cités.