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LES ALFS DANS LE NORD 231 vain que j'ai déjà cité, Afzélius, nous a transmis le nom de l'une de ces Lucine septentrionales : elle s'appelle Huldelfe, c'est-à -dire « gracieuse alfe (1) ? Mais retour- nons aux maris de ces excellentes divinités, à nos servants. De tous les métiers que la tradition prête à ces alfs fami- liers le noble métier de Vulcain est celui qui leur fait le plus d'honneur parmi les peuples du Nord : on sait que, chez ces peuples, la passion des combats, développée à l'excès, avait mis en haute estime l'industrie du fer. Les héros, les dieux eux-mêmes se faisaient gloire d'exceller en l'art de forger. Dès les premiers jours du monde, alors que les Ases fabriquaient, entre autres objets à leur usage, de grands et superbes disques d'or (2), les Alfs forgeaient la chaîne d'or de Freya, la framée d'Odin, Gungnir, et les cheveux d'or de Sifia, la déesse à la belle chevelure. L'or, dit la Voluspa, abondait au séjour récent des dieux (3). Depuis, l'heure de la déchéance étant venue, ceux des habitants de l'Alfheim qui s'adonnaient aux labeurs de l'en- clume et de la lime cherchèrent un refuge ici-bas. Dans la Grande-Bretagne et l'Irlande, devenus d'alfs qu'ils étaient fairys et cluricaunes, ils ont établi leurs palais et leurs ate- liers sous certaines collines bien connues du peuple, aux environs. Ailleurs ils assistent les gnomes en leurs opéra- tions métallurgiques (4), ou,mêlés plus directement à notre espèce, soulagent en leurs besognes les forgerons, les fon- deurs, tous ceux dont c'est le métier de travailler les métaux. On voit assez souvent, en Angleterre, enNorwège et en Suède, assure-t-on, des alfs de cette catégorie de (1) Afzel., Voïïissagen und Vollislieder ans Schwedens, etc., 1, 62. (2) Voluspa, st. vu. (3) Id., st. vnr. (4) Maury, ouvr. cit., 81.