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268 LES MONUMENTS D'ART de cette burlesque cérémonie. Au milieu du chœur, se dres- sait une haute montagne, en carton ou en plâtre, surmontée de la statue de la Liberté ; en avant, était placé un autel avec la statue de la Raison devant laquelle brûlait l'encens sur des trépieds de forme antique. Cet autel servit aussi dans d'autres cérémonies publiques tout aussi ridicules. Le célèbre peintre Hennequin et le statuaire Chinard étaient alors les artistes officiels que la commune chargeait de dresser les plans et dessins des monuments qui servi- rent aux fêtes célébrés à Lyon pendant la Terreur. (Voir M. Pericaud, Tablettes hist., 1794.) Depuis lors, la cathédrale s'est relevée peu à peu de ses ruines, mais a-t-elle repris toute la splendeur qu'elle de- vrait avoir ? Une partie des anciennes stalles de la splen- dide église abbatiale de Cluny ont remplacé celles que la Révolution en a arrachées, Mgr le cardinal de Bonald a res- tauré ses anciennes verrières, une nouvelle chaire en mar- bre, un buffet d'orgue et un monumental siège archiépis- copal en bois sculpté ont été placés dans le chœur, une nouvelle mais trop lourde toiture couvre la nef, mais bien des choses restent à faire, et dans les temps que nous traversons, il n'est pas permis d'espérer que l'art déploiera bientôt encore ses splendeurs dans cette noble et antique basilique, prima sedes Galîiarum. Dans un prochain article je donnerai une étude spéciale sur les stalles actuelles du chœur de St-Jean et les boiseries qui l'ont orné un moment. C'est une page inédite de l'his- toire de l'art à Lyon, aujourd'hui et pour clore ce chapitre je le termine par la comptabilité tenue par les calvinistes, en 1562, lors du sac de Saint-Jean. (A suivre). L. NIEPCE.