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252                   LES ALFS DANS LE NORD
paladin ou héroïne ; c'était, au surplus, de tradition dans
toute l'antiquité (1).
   A ses rivages enviés amènent différents modes de trans-
ports. Du côté des terres celtiques, c'est l'esquif de Baryn-
the, expert nautonnier et savant astronome (2) ; du côté
des terres Scandinaves, le navire d'une dame ou reine sans
nom dans ce monde inférieur (3). L'esquif et le navire
se disputent l'honneur d'avoir passé le célèbre Artus
apporté mourant sur la rive, après la funeste bataille de
Camblann, par ses fidèles, les bardes Merlin et Taliésin (1).
Vers le même temps, peut-on croire, une dame qui se
disait suzeraine du pays mystérieux de Lains (2), la dame
du navire peut-être, prenait à son bord le beau chevalier
Lanval qu'elle avait énamouré par talent et beauté de fée,



  (1) Duximus Arturum, nos conducente Baryntho,
      Aequora cui fuerant et cœli Sidéra nota.
                      (Galfrid de Monemuth., Vit. Merl.)

   (2) « His autem seorsim ab hominibus victum et sedem tribuens, Jupi-
ter Saturninus pater constitua ad terras fines. Et hi quidem habitant
securum animum habentes in beatorum insulis e M«*«pffiv tir un »
                                                       »
juxta oceanum profundum felices heroes «A?.-»* y.fit;. « His dulcem fruc-
tum, ter quotannis florentem profert fœcunda tellus. » (Hesiod. Ascr.
Oper. et aies, v. 166 à 170, traduct. lat. Paris, J. Libert, 1627).
   (3) « The Quene Nof orth galys. » (Caxton, ap. du Méril, ouvr.
cit., 386.)
   (4) Geoffroy de Monmouth et Caxton aux deux notes précédentes.
   (5) Roquefort n'a pu découvrir la situation du pays ou seigneurie de
Lains ; la Seigneurie de Lains, il est vrai,'ne figure au lai de Lanval que
dans ces deux seuls vers :
         Pur vus ving-jeo fors de ma terre,
         De Lains vu sui venue quere.
                           (Poès. de Marie de Fr., 1, 212.)