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250 LES ALFS DANS LE NORD d'un norrain Alfalân, anglais Elfland « terre des Alfs ou Elfs ; » un pur synonyme à 'Alfaheim par conséquent (1). Formée d'un fonds poétique commun à toute la race aryenne d'Europe, Avalon est à la fois grecque, Scandinave et gauloise. Du mythe des Hespérides et des îles Atlantides ou Fortunées, elle tient sa situation, son printemps éternel, ses vergers aux pommes d'or; de l'Edda sa ville, son palais, sa destination, une partie de son personnel ; des bardes du mythe d'Arthus et des trouvères du cycle de Charlemagne, l'autre partie de son personnel et sa couleur féodale. La plupart des vieux romanciers la placent à l'ouest, par de là toute mer accessible à la rame (2) et l'identifient avec la reculée Taprobane ou l'invisible Atlantide (3). Jamais le rude hiver ne l'afflige de sa présence. « Dans la même année, deux printemps, deux étés, deux automnes abon- dantes en fleurs et en fruits divers s'y succèdent sans inter- ruption. Productrice opulente de diamants et de perles, parée en tout temps de l'éclat des fleurs et de la verdure des feuilles, cette île des pommiers est appelée l'Ile fortu- née (4). « Une cité forte, munie d'un donjon ou maîtresse tour, ajoute sa magnificence à cette magnificence de la nature (3). De marbre miraculeux est le mur, d'or le ciment de marbre, le toit du donjon, l'aigle qui surmonte le toit. (1) Cf. faland-, ciel élevé des Etrusques (Festus.) (2) C. lieues est ouhre la mer qui fend. Gtiill, au cort nés, ap. Le Roux de Lincy, p. 248. (3) Taprobana viret fœcundo cespite grata. Galfrid deMonemuth., Vit. Merl., 903. (4) Insula pomorum quae Fortunata vocatur. (Id., ibid., 909.) (3) ... Avalon nostre cité Vaillant {Rom. de Guill, au Cort nés, id., ibid.)