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244 LES ALFS DANS LE NORD (i) ; on sait que le dieu du soleil recevait chez les Grecs les titres de «*i «« « toujours jeune, » »«"poî « jeune homme (2),» etchezles AryasVédiques l'épithète deyuvan « jeune (3).» Le mythe solaire d'Obéron a subi, en des temps dont les dates se perdent dans l'obscurité de traditions religieuses de nature et d'origine diverses, deux graves, très graves ébranlements. Une fée, d'après les écrivains cycliques du moyen-âge, fut la cause du premier. Seule de toutes les fées du voisinage, celle-ci n'avait pas été conviée à la nais- sance du futur monarque des cieux. Furieuse d'un tel affront, elle apparut inopinément dans la chambre de l'ac- couchée, au moment où les divines invitées, ses sœurs, achevaient de douer le nouveau-né, et, sans perdre de temps, mit pour restriction à toutes les félicités octroyées par elles que l'enfançon ne dépasserait pas la taille d'un nain (4). Le souhait de la méchante ne fut que trop bien exaucé. Obéron grandit juste de ce qu'il lui fallait pour aller de pair avec le fils de Cythérée ; mais, s'il ne parvint (1) Ungr, toujours jeune, est un des surnoms d'Odin, dans l'Edda — Oilungr pour Odûl-ungr « riche-jeune homme, Odilon en ir.,Mœrungr « illustre-jeune homme, » Miron, Méron en fr., sont des noms de héros et de rois (Rask, Gramm, anglo-sax., ad préf.) — Alfr (Alfar), brillant, est un dérivé primitif de même que ungr, jeune, car il n'est pas plus pos- sible d'identifier Albéron avec Albérich qu'Ermenon ou Hermenon avec Hermanarich. Rien d'incertain, du reste, comme la composition forma- tive des vieux mots islandais ; on trouve au thème fenri-r et fenri-s, aux flexions vôllu-x pour valla-r et vell-i, etc. (2) K«) Kiir iù K*XW, ta) H.» iù no; « toujours beau, toujours jeune » (Callimaq. ap. la Porte du Theil, Hymn., iv, 36) — K-ii'i/tt *jùps « glorieux jeune homme » (Argonaut, hymn. 33). (3) «Il est un dieu (le Soleil) jeune, habile directeur» (Rig-Féda) traduct.Langlois, m, 295). (4) A. Maury, Les Fées du moyen-âge, 31.