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l68 LES ALFS DANS LE NORD aphérèse iVe'-quin ou A/ï-quin, allemand Ellen-komg, per- sonnage mystique illustre à divers titres, et les vieux fran- çais ahuine, aluyne, aluine, espèce d'armoise qui passait pour être agréable aux alfs, aulne, alf, employé surtout en « Roi des Aulnes, » traduction correcte du germanique Ellen- king, normand Hellequin, etc. Comme on le voit, le terme alf a donné naissance à une famille qui ne laisse pas que d'être nombreuse. L'origine en est cependant très controversée. Toutefois, suivant l'opinion la plus vraisemblable, il aurait pour élément le radical con- servé par le norwégien Icef-i, grec nasale xà un-w, primitif AU',«ÎT-«Î et >iftip-xs, flambeau, clarté, latin limp-ià us, primi- tif lump-ià us et cumph-ià us, brillant, clair, transparent ( i ) . De ce radical, les Norrains ont fait avec l'a prosthétique et la contraction de lœf- le composé Alf « essence lumi- neuse, » et YAlfa-he'im ou Alf-helm, sa demeure céleste ; les Grecs avec l'o prosthétique le composé "oyi^-.,-, le clair Olympe, demeure des dieux « 'oxi^-tm, comme des Alfs l'Alfrheim ou Alœfheim ; les latins avec dégage- ment de la prosthèse lymph-x ou lumph-a. devenu nymph-z, grec vipç-y) « brillante, pure, » nymphe (2), par extension jeune fille de naissance ingénue ou distinguée, très jeune femme; les Helvètes avec la particule préfixe celtique su, bien, très, sulev-a ou ia, sulève (3), divinité secourable veil- lant aux intérêts de la famille, d'où le français sylph-e, etc. (1) Cf. sancs. rutch; gr ÀÙ%->-ÙÇ lat. luch-n-z, primit. de lun-a, luch- m-en, primit. de him-en; sansc. Lachsm-î, lithuan. Laim-é pour Laichm-è, déesse de la beauté, de la prospérité, de la splendeur, de la lumière, etc. (2) Cf. Sansc. su; gr. £ù; lat. su (sudum); gaël. su, so, cymr. hu, bene — Suleva ou Sulevia « très pure ou très brillante. » (3) Hésiod., Théogon., v. 187.