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CHRONIQUE LOCALE 77 — Dimanche n , une véritable ovation a été faite à M. Rochefort, de passage à Lyon. — M. le préfet du Rhône a reçu ampliation du décret plaçant le lycée de Lyon hors classe. Les effets de ce décret datent du i " juillet. — Comme document historique, nous rappellerons que c'est le 30 juin que les jésuites non enseignants ont été expulsés de Lyon, ainsi que de plusieurs autres villes de France. — Le savant conservateur de la Bibliothèque nationale, M. Léopold Delisle, vient de publier une brochure : Notices sur plusieurs anciens ma' nuscrits de la Bibliothèque de Lyon. Paris, imp. nat. 1880, in-4, 43 pages, dans laquelle il étudie, avec sa haute autorité, les dix-neuf ma- nuscrits des vi, vu et vm e siècles, que la ville de Lyon lui avait adres- sés l'année dernière, pour les faire réparer et surtout les décrire. « Peu de bibliothèques, dit M. Léopold Delisle, possèdent un aussi grand nombre de manuscrits anciens que la bibliothèque de Lyon. On ne saurait s'en faire une idée par le catalogue de Delandine, dans lequel l'âge des écritures est, pour ainsi dire, indiqué au hasard. » Puis, prenant chacun de nos dix-neuf précieux volumes en détail, il eu constate l'importance et en fait l'histoire. Il se trouve que la grande Bibliothèque de Lyon est plus riche qu'elle ne le pensait, qu'elle pos- sède des trésors, et nous espérons que cette révélation stimulera le zèle des paléographes des érudits, des amis de la littérature sacrée, de tous ceux qui, étudiant les Pères de l'Eglise, ou simplement le latin du bas empire et du moyen âge, voudront se rendre compte des change- ments que le temps est venue apporter au texte des grands écrivains primitifs chrétiens comme à la langue du peuple-roi. — Le prix créé par M. ïhiers pour le meilleur ouvrage d'histoire, et qui est distribué tous les trois ans, vient d'être décerné par l'Aca- démie française à M. Emile Charvériat, de Lyon, pour son Histoire de la Guerre de trente ans. — Notre musée de peinture s'est enrichi dernièrement de deux toiles précieuses, l'une est Une Lucrèce d'un maître florentin, Facini, mort eu 1602, don généreux d'un maître français, Paul Chenavard, notre com- patriote ; l'autre est Don Quichotte aux noces de Gamache, peinture ina- chevée, mais d'un effet puissant, offerte par la famille de notre ancien conservateur, M. Guichard, dont clic accuse le brillant coloris.