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44 LA PIERRE A ÊCUELLE posé. Après avoir rendu grâces au Dieu des chrétiens qui l'avait si miraculeusement sauvé, il reconnut qu'il était sur une île au pic volcanique qu'il s'empressa de parcourir ; de gros anneaux de fer scellés dans le rocher, lui apprirent qu'elle était habitée par des gens qui se livraient à la pêche ou au commerce avec leurs bateaux. On s'empressa bientôt autour de lui ; la gloire céleste, dont il rayonnait alors, en imposa à ces insulaires qui écoutèrent les paroles de paix qu'il leur adressa. Quelques jours après, ils étaient à ses genoux et, avec leur aide, il posait la première pierre d'une chapelle qu'ils baptisèrent de son nom, l'église de Saint-Martin ( i ) . Dans la suite des siècles, elle a conservé ce vocable quoi- qu'on ait bâti, sur ce pic appelé depuis Saini-Romain-le-Puy, un riche prieuré, ainsi qu'une église dédiée à Saint-Pierre. Un bourg s'y construisit, un bourg fortifié qui eut quelque importance durantle Moyen-Age, mais fut ensuite démantelé en 1633 ; deux des trois églises tombèrent en ruines; seule l'église de Saint-Martin, reconstruite depuis, est restée jus- qu'à nous et est devenue paroissiale. N'oublions pas de dire qu'au Suc de la Violette étaient de- meurées gravées sur la pierre, près du Lit de Saint-Martin, les empreintes (2) de trois des pieds de l'âne ou des pattes existaient encore à Saint-Romain-le-Puy au commencement de notre siècle : servaient-elles bien à attacher des bateaux ? (1) D'après M. Vincent Durand, l'ancien diocèse de Lyon comportait environ go églises dédiées à saint Martin ; il est vrai qu'il y a plusieurs saints du nom. (2) Une légende à peu près semblable se conserve à Marines ; le saint étant à cheval, au sommet du Ghummel, près Saint-Sauveur, s'é- lança d'un bond à Chaussitre, puis d'un autre bond aux Plats, puis à Saint-Just-Malmont, etc. On ajoute, dit le même érudit auquel nous l'empruntons, qu'il existe quelque part, près des Plats, un rocher qui