page suivante »
28 NOTICE SUR LA COMMUNE Est-ce un bien, est-ce un mal pour notre commune ? Ce n'est pas ici le lieu d'une longue discussion, les avantages et les désavantages sont en présence. Ils est vrai que les métiers à soie occupent une population ouvrière qui fournit un débouché assez considérable à une partie des produits agricoles du pays ; grâce à elle, les marchés hebdomadai- res ne manquent pas d'acheteurs qui paient sans trop comp- ter les nombreuses productions agricoles qu'y s'y vendent au moins aussi cher qu'à Lyon; des sommes relativement considérables représentant le travail des tisseurs, circulent dans le pays et s'y dépensent en grande partie ; la popula- lation tend à augmenter comme dans les localités indus- trielles. Mais ces avantages ne s'amoindriront-ils pas devant l'état où se trouve l'agriculture qui manque de bras, et n'obtient ceux qu'elle se procure avec peine qu'à des prix exagérés? Toute la jeunesse, plutôt que de s'attacher à la charrue ou à la pioche paternelle, de s'adonner aux autres occupations champêtres, préfère se mettre sur le métier, comme elle le dit elle-même, et gagner de plus fortes jour- nées avec moins de peine. Elle ne s'aperçoit pas que si elle gagne davantage, elle dépense bien plus, les habitudes d'économie disparaissant souvent avec les instincts du cul- tivateur; arrivent les temps de chômage, l'industrie du luxe ne peut avoir la même durée que celle des produits indispensables, alors la misère devient générale, car il est des tisseurs (nous parlons iciabsolument inabstracto)quiont certains rapports avec la cigale ; c'est aux fourmis de leur venir en aide, bien heureux s'ils les trouvent prêteuses. C'est dans la première moitié du siècle que les premiers métiers se montrèrent à Bessenay; ils progressèrent, et au- jourd'hui, ils sont au nombre de 400 environ, disséminés sur tout le territoire de la commune qui néanmoins est restée agricole. Les métiers travaillent pour des fabricants