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14                   L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE

ecclésiastiques qui se trouvent maintenant à la préfecture
du Rhône et dont une partie a été détruite, on peut présumer
que les petites écoles du diocèse étaient nombreuses. Les
écoles de garçons étaient dirigées par des instituteurs laïques.
La congrégation des frères des écoles chrétiennes venait de
naître et était encore peu répandue. Les instituteurs laïques
étaient soumis aux lois et règlements du Bureau. Il est
mentionné que, en 1710, les capucins avaient une école à
Tarare, qui n'était alors qu'un bourg de 15 a iéoo âmes. La
population de Tarare est aujourd'hui décuplée. A cette
époque, il était difficile de se procurer des instituteurs et
plus difficile encore de le devenir. Dans les campagnes, le
curé seul avait reçu de l'instruction. L'ignorance était
générale, excepté, cependant, dans la partie la plus abrupte
et la plus montagneuse des Alpes, dans le Briançonnais.
C'était le Briançonnais qui fournissait des instituteurs à tout
le Dauphiné, à une partie du Lyonnais, de la Bresse et du
Bugey. Cette partie des Alpes est couverte de neige pendant
.six mois. Les enfants sont forcés d'aller aux écoles plus
longtemps qu'ailleurs. C'est le climat qui a rendu l'école
obligatoire. Aussi,dans le Briançonnais, tout le monde savait
lire et écrire quand ailleurs on n'avait point d'écoles. L'igno-
rance des pays voisins a été pour les habitants des Alpes,
une mine à exploiter, un terrain à défricher. Ils se sont faits
instituteurs. (1)
       (A suivre).
                                            E. CUISSART.


   (1) Celui qui écrit ces ligues a trouvé, en t866, dans l'arrondissement
de Montélimar et surtout dans celui de Nyons, qui confine aux Alpes,
plus du quart des instituteurs qui étaient des Briançonnais implantés
dans la Drôme. Arrives à la retraite, ils retournaieut tous dans leurs
montagnes auxquelles ils restent fidèlement attachés.