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274                  L'OCTROI DE LYON

   Pour cette catégorie de contribuables, il est nécessaire
de retrancher des divers chapitres de perception tous les
articles pour lesquels l'ouvrier ne paie absolument rien,
savoir : ce qui a rapport à la construction et aux four-
rages , les combustibles et les liquides employés dans
l'industrie, les boissons de luxe consommées dans les
établissements publics, et enfin tous les comestibles fins
qui paient un droit très-élevé.
   Réduites aux seuls articles qui entrent dans la con-
sommation ordinaire, les recettes de l'octroi ne s'élè-
veraient plus qu'à 8.080.189 fr., c'est-à-dire à 26 fr.
20 c. par individu. Mais si on retranche encore le produit
de la taxe du vin que l'ouvrier n'achète pas en gros, et
qui a été de 5.720.344 fr. 39 c , on ne trouve plus
qu'une quotité de 7 fr. 65 c. par tête.
   Il faut considérer, en effet, que l'ouvrier ne fait pas
venir son vin directement, qu'il l'achète au cabaret, et
qu'alors il ne le paie pas plus cher que ne le paie, dans
les mêmes conditions, l'ouvrier habitant la banlieue, où'
cependant il n'y a pas de droit d'octroi à supporter.
   Cette capitation de 7 fr. 65 n'a rien d'exagéré, et elle
peut encore être réduite par la part de droits supportée
par les étrangers et la garnison. Cette population flot-
tante est si considérable à Lyon, que les produits résul-
tant de sa consommation entrent dans les recettes pour
une proportion que l'on peut, sans exagérer, évaluer à 5
ou 6 p. 0/0. Je dis, sans exagérer, car le voyageur vit plus
largement que l'habitant sédentaire, et paie en consé-
quence une capitation plus élevée ; or, cette recette qui,
forcément, échapperait à la commune, avec tout autre
mode d'impôt, atteint presque la somme annuellement
inscrite au budget pour les frais de perception de toute
nature de l'octroi de Lyon (personnel et matériel); d'où