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L'ORIENT D'EUKOPE AU FUSAIN. 277 extra muros mérite la fatigue que l'on prend. C'est une leçon parfaite d'archéologie locale. Les fortifications de toutes les époques font défiler sous les yeux leurs diffé- rents systèmes de construction. Or, comme chaque fois qu'il a fallu réparer les murs, c'était après quelque siège désastreux, on employait les matériaux les plus rappro- chés provenant des ruines même des temples et des mo- numents de l'Acropole. Aussi, il suffit d'un bout d'inscrip- tion, d'un fragment de sculpture pour déterminer l'épo- que d'édification de chaque partie des murailles. C'est ainsi qu'on retrouve les murs pélasgiques formés 'de grosses pierres irrégulières, mais solidement appa- reillées, les murs de Thémistocle et de Cimon construits en forme pyramidale et dont les assises régulières se reculent d'un demi-pouce à chaque étage. Une partie de ce mur avait été relevée avec tant de hâte après l'incendie de l'Acropole par Xercès que l'on y a fait figurer des tam- bours de colonnes, des têtes gravées et toutes sortes de débris ; sur la place nord de cette muraille, on a rajusté les restes de l'entablement de l'ancien Parthénon. Le soin qu'on a mis à glisser les métopes de marbre dans les triglyphes de pierre, à faire saillir l'architrave, à niveler la frise, fait admettre facilement l'explication de Pausa- nias qui veut que ces ruines ainsi placées avec évidence au haut de la citadelle devaient éternellement entretenir la haine des Athéniens contre les barbares. On trouve aussi des constructions romaines, véni- tiennes et turques, mais ces rapiéçages postérieurs sont loin d'avoir la solidité des murs primitifs qu'ils couvrent d'une sorte de lèpre, et peu à peu leurs matériaux se fu- sent et s'écroulent pour laisser à nu l'antique appareil. En faisant le tour des murailles, on visite forcément les deux théâtres qui sont adossés au flanc de la colline, du