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LA DOMBES. 265 ments de ce village. Ses formes sont humbles et ses toits aplatis. On ne les distinguerait même point à quelques centaines de pas depuis la démolition de son clocher, faite pendant la première révolution, s'il n'était assis sur un tertre assez élevé pour le pays, et d'où l'on jouit d'une vue fort étendue. Ce mamelon est composé, com- me le reste de la Bresse, de galets et d'argile provenant de la grande alluvion ancienne qui couvre tout le terrain compris entre la Côte-d'Or, le Bugey , fe Lyonnais et les Alpes dauphinoises. Delà , on distingue fort bien les flancs arides du Revermont, dessinés avec tant de sévé- rité, les montagnes de Cerdoa et d'Ambérieux, celles de l'Isère et du Rhône. La nouvelle route de Bourg à Lyon par Villars, passe précisément sur cette éminence, à quel- ques pas de l'église restée suspendue, pour ainsi dire, par l'abaissement du sol. Il serait facile de construire au-devant du portail une terrasse qui retiendrait les terres et consoliderait la façade, en même temps qu'elle ajouterait à son élégance. Les églises gothiques sont assez généralement enterrées par les comblements successifs ; elles perdent par là leur légèreté primitive et devien- nent insalubres. Celle de Saint-Paul, qui paraissait autre- fois lourde et monotone de lignes est, depuis son isole- ment, plus svelle et plus facile à juger. Malgré tous les éloges que nous donnons à cette petite basilique, il faut bien se garder de la mettre en parallèle avec les mira- culeuses façades romanes de Saint-Trophitne d'Arles, et de Saint-Gilles, par exemple; elle est même d'une importance fort inférieure aux abbatiales de Belleville et d'Ainay. Néanmoins, la présence d'un monument si an- cien au milieu d'un pays où l'on ne croirait devoir trou-