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                  CINQ MARS ET DE THOU.                 57

d'une grande tendresse, s'entredisant que puisqu'ils
avoient esté si bons amis durant leur vie, ce leur seroit
une grande consolation de mourir ensemble.
   « Après, ils remercièrent MM. les commissaires,
lesquels M. de Thou embrassa, el les assurèrent qu'ils
n'avoient aucun regret de mourir, et qu'ils espéroient
que cette mort seroit le commencement de leur bonheur.
Ensuite on appela Palerne, greffier criminel du Présidial
de Lyon, pour leur prononcer leur arrêt. Lequel (Pa-
lerne) s'approcharil, M. de Thou s'écria : a Quam spe-
« ciosi pedes evangelizantium pacem, evangelizanlium
bona ! » — Et s'estant tous deux mis à genoux, teste
uue, l'arrest leur fut prononcé en ces mots :
   « Eutre le procureur du Roy, demandeur, en cas de
« crime de lèze-Majesté, d'une part,
   « Et messires Henry d'Effial de Cinq-Mars, grand
« écuyer de France, et François-Auguste de Thou, con-
 « seiller du Roy en son Conseil d'Estat, prisonniers en
« son château de Pierre-Scize de Lyon, deffendeurs et
« accusés d'autres ;
   « Vu le procès extraordinairement fait, à la requeste
« dudit procureur général du Roy, à rencontre des dits
« d'Effiat et de Thou, informations . interrogations,
« confessions, dénégations et confrontations ; copies re-
« connues du traité fait avec l'Espagne, et la contre-
 « lettre faite ensuite du dit traité, en date du 13me mars
 « dernier ; arrest du 6me de ce mois de septembre, et
« pièces contenues en iceluy, etc. ;
   « Les commissaires députés par Sa Majesté, auxquels
« M. le chancelier a présidé, faisant droit sur les con-
« clusions du procureur général, ont déclaré les dits