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                            PONCIN.                         475

voyer, au prochain article , une description complétée, grâce
a la courtoisie de l'une des plus nobles familles de nos
contrées.
   Poncin fut a peine érigé en ville, que les sires deThoire
en firent leur capitale; à peine son château fut-il construit,
qu'il devint leur principale demeure, le siège de leur cham-
bre des comptes pour le Bugey. D'agir ainsi, Humbert IV
et ses successeurs eurent raison , puisque du château de
Poncin, centre de leurs possessions, ils pouvaient simultané-
ment surveiller et leurs seigneuries du haut Bugey et leurs
terres de Dombes. Le château de Pont-d'Ain assurément eût
été mieux placé pour lier entre elles les vastes possessions
desThoire etViilars, Mais les Savoie, en proie déjà à une in-
quiète ambition , s'étaient empressés de l'acquérir les pre-
miers, heureux de pouvoir, en privant leurs dangereux
voisins d'une place de si haute importance, tenir en échec la
prépondérance d'une maison dont ils paraissaient dès lors con-
voiter les dépouilles. Cette dernière considération ne fut peut-
être pas étrangère à l'affranchissement de Poncin et à la
construction de son château. Le comte de Savoie à Pont-
d'âin gênait singulièrement le sire de Thoire. En fondant à
Poncin une ville el un château si importants, celui-ci contra-
riait à son tour les visées de son puissant rival. Il ne serait
pas impossible, à voir surtout l'affection particulière qu'Hum-
bert IV portait à Poncin, que ce seigneur, habile politique,
eût jugé prudent d'abriter derrière une solide barrière, el
pour de bonnes raisons, sa terre de montagne.
   Cependant le château de Poncin ne tarda pas a perdre ce
caractère propre à l'architecture militaire dont les règles
avaient été si scrupuleusement et si intelligemment suivies dans
sa construction. Peu à peu la sombre forteresse d'Humberl IV
se changea en habitation de plaisance. L'esprit des derniers
sires de Villars se peignit avec une vérité saisissante dans les