Revue du Lyonnais » série 3 - n°1 ( 1866 ) » pp.179

                       POÉSIE.                        179

     Du travail est la récompense,
11 en remerciait Dieu qui la lui donnait,
     Et de tout homme qui souffrait
     Il s'était fait la providence.
     Or, comme c'était un mardi
Que notre instituteur recevait cette lettre,
     Il crut ne devoir pas remettre
     Sa visite et, vers les midi,
     Pensant qu'il lui rendrait, sans doute,
     Service en cette occasion,
  Le lendemain il se mettait en route
Pour se rendre bien vite à l'invitation.



                          II


     Monsieur Petit aimait beaucoup l'étude;
La lecture souvent occupait ses loisirs,
Et, près de son foyer, selon son habitude,
11 lisait; de l'esprit c'est la douce aptitude,
C'est une compagnie aux jours de solitude,
     Comme ce sont les vrais plaisirs !

     Pour recevoir cette visite,
Il se lève, faisant la moitié du chemin ;
     De son hôte serre la main,
     Au foyer lui fait la conduite,
Le place à ses côtés d'un _air tout paternel,
Comme tout réjoui d'une bonne pensée,
Et continue ainsi, doux, grave et solennel,
La conversation entre eux deux commencée :

« Voilà vingt ans, dit-il, — car j'ai pour attribut
    « Qu'aux atteintes da mon grand âge