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446 POÉSIE. — Le Seigneur qui, là -haut, a groupé les étoiles, Et qui pesa les mers dans le creux de sa main, A donc pu de tes yeux faire tomber les voiles, Et calmer la fureur qui grondait dans ton sein ? Unissons pour jamais l'Allemagne et la France. Tes enfants d'aujourd'hui sont mes fils d'autrefois. Que leurs glaives unis jetés dans la balance A l'or de l'Occident servent de contrepoids. Oui, je saurai t'aimer pour jamais, et la terre, En nous voyant tous deux unis et triomphants, Dira : N'éveillez pas leur puissante colère. Le ciel n'a jamais eu de plus nobles enfants. — Et frémissant d'amour, de tendresse infinie, De ce bonheur ardent qu'on ne connaît qu'aux cieux, Dans les bras fraternels s'élança le génie, Et soudain l'horizon brilla plus radieux. Et moi je les voyais, couché dans la pcoissière; Ils étaient à genoux sur un nuage d'or; Ils avaient, de leur pied effacé la frontière Tout avait disparu que j'écoutais encor. AIMÉ VIHGTRUUEIL.