page suivante »
HISTOIRE LITTÉRAIRli I>F. LYON. 4G7 A droite de l'obélisque on voyait un bois, taillis peuplé de cerfs et de biches que Diane poursuivait avec ses com- pagnes. Au moment où le roi passait devant ce petit parc, l'agile déesse, reconnaissable à son costume brillant d'or et de perles, lui présente un lion en disant : « Le grand plaisir de la chasse usitée, « Auquel par monts, vaîécs et, campagnes, « Je m'exercite, avecques mes compagnes, '« Jusqu'en vos bois, Sire, m'a incitée, « Où ce lion, d'amour inusitée. « S'est, venu rendre en ceste nostre bande, « Lequel soudain, à sa privauté grande, « J'ai recogneu et aux gestes humains « Estre tout vostre. Aussi entre vos mains « Je le remets et vous le recommande. » Quatre des plus anciens conseillers reçurent le roi à la porte de Bourgneuf et le conduisirent jusqu'à Porte-Fioc, sous un dais magnifique. Les rues où passait la cour étaient tendues d'étoffes de diverses couleurs ; auprès du Griffon, on avait bâti un trophée couvert de plusieurs emblèmes ; l'image de lat France y paraissait avec ces paroles : Suo régi fœliciss. fœliciss. Gallia. Le Temps répétait ce beau vers de Virgile : Huic ego nec metas rerum, nec tempora pono* La Renommée s'écriait à son tour: Fama super œthera notum Semper honore meo, semper celébrà bere clonis. On y remarquait encore la Vertu et l'Immortalité, représentées par deux jeunes Lyonnaises; l'Immortalité, qui présentait au roi une riche couronne, s'exprimait ainsi : « L'heur qui t'attend d'immortalité digne, '( Fait retourner sous toi l'âge doré, « Par quoi la France ici t'a honoré « De ce trophée à ta vertu condigne. » . DULON. {A continuer).