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34 INSCRIPTIONS ANTIQUES.
On a longtemps été persuadé que l'Autel de Rome et
d'Auguste était à Ainay. Une tradition plus ou moins
ancienne, des intérêts religieux à servir, un thème prê-
tant à l'imagination, quelques fausses apparences archéo-
logiques conviaient à cette croyance. Les faits sont ve-
nus démontrer que c'était une erreur. L'Autel de Rome
et d'Auguste était établi sur le penchant de la colline,de
St-Sébastien ; on y a retrouvé l'amphithéâtre affecté à la
célébration des jeux (1) qui, d'après l'attestation des
écrivains de l'antiquité, avaient lieu devant l'Autel ;
l'amphithéâtre de la députation sacerdotale des très Gal-
liae, lui appartenant, construit chez elle, marqué à son
nom, portant écrite sur ses pierres, l'indication du
nombre de places assigné à chacune des cités qui dépu-
taient un prêtre à l'Autel.
Un fait matériel n'est pas discutable. En dépit de
tous raisonnements, de toute argumentation, si habile,
si spécieuse soit-elle, de toutes opinions accréditées
quels que soient les recommandations ou le prestige
qui les entourent, en dépit des systèmes, des convic-
tions de parti pris, des dialectiques de sentiment, de
toute affirmation et de toute hypothèse, il impose de
force son témoignage. Il y a obligation absolue de
l'accepter ou de nier l'évidence. L'Autel de Rome et
d'Auguste s'élevait à mi-penehant de la colline Saint-Sé-
(1) Les jeux chez les anciens faisaient partie de la religion et étaient
eux-mêmes des actes religieux. On sait que ceux de l'Autel consistaient en
morceaux déclamatoires, sans doute des udulaloria à l'exaltation des divi-
nités du lieu c'est-à -dire Rome et ies Augustes, et qu'ils alternaient avec
des exercices palestriques. Les écrivains du temps eussent ils omis de nous
dire que les jeux se célébraient devant l'Autel, le simple logique supplée-
rait à leur silence.