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184 LES AMBARRES. dération campaient des semaines, des mois, des années même, la où le moment d'arrêt les avait surprises. Ainsi avaient agi leurs pères pour venir de l'Asie en Europe. Les Alpes, on le sait, ne sont ni faciles ni larges à fran- chir, et l'on se rend bien compte de tous les embarras d'une émigration traînant avec elle ses^pro visions de grains, ses troupeaux et ses charriots. Aussi pendant que les pre- mières colonnes guerrières, qui avaient franchi les monts, luttaient avec les Sicanes établis en Italie et les repoussaient jusqu'à les faire émigrer dans l'île, qui d'eux prit le nom de Sicile; pendant cette lutte qui dura nombre d'années, la partie des Aairha qui n'avait pas franchi les monts habitait entre les Alpes et le Rhône, dans le Dauphiné actuel, et tous ces guerriers armés-du gœsum ont peut-être donné le nom de Gesalcs a la fraction qu'ils composaient. Ce nom, bien des siècles plus tard, Polybe le donne aux Gaulois d'entre les Alpes et le Rhône. Si le Dauphiné contenait la partie mili- tante, la réserve proprement dite, bonne a entrer en campa- gne, la Bresse et la Bombes, de nos jours, servaient alors, pour employer une expression militaire contemporaine, de dépôt à la grande confédération des Àmrha, C'est sur ce terrain riche en prairies et en forêts que paissaient et se nourrissaient les nombreux troupeaux de chèvres et de porcs des émigrants ; c'est sans doute cette station longue et for- cée qui obligea les guerriers à déposer le gsesum et la ma- tère ou javeline pour prendre la cognée et la charrue ; c'est à cette même station -que nous devons probablement après 3,000 ans les noms des trois Ambérieux-(l), d'Ambronay, d'Ambutrix, d'Amblagneu, d'Ambléon, bourgades des Amrha sédentaires; toutes localités situées près d'un cours d'eau, en face d'immenses plaines. Mais si la Bresse et la Bombes étaient le dépôt ou le centre de la grande confédération des (1) En latin : Ambarriacum, Ambariacum, Ambaracum,