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200 SAINT MAURICE ET t.A LÉGION THEBÉENNE. « Elles sont là , les voici; elles descendent des monts Pennins. » — Qui? — Les légions de l'Empereur. — Déjà ? — Oui, on les voit déboucher h l'extrémité de la vallée. • On ne les attendait pas encore. — — C'est vrai, mais l'Empereur est pressé, il veut en finir avec les rebelles. Celui qui prononça ces dernières paroles était un vieux centurion. qui avait récemment obtenu des lettres de vété- rance et des terres h Octodurum où il achevait paisiblement sa carrière en regrettant les combats d'autrefois ; de larges balafres accentuaient son mâle visage ; le feu jaillissait en- core de ses prunelles, et sa belle barbe grisonnante lui don- nait l'air d'un dieu Saturne. — Belles légions ? — dit un agent du fisc. — Superbes-, — reprend le vétéran. — La crème de l'Em- pire ; une surtout, la Thêbêenne dont les exploits sont con- nus de tout l'univers. — Elle vient de l'Orient ? — De l'extrême Orient ; elle était occupée a dompter les Parthes" et les Ciliciens, on l'envoie maintenant contre les Bagaudes. Qui peut le plus peut le moins. — Elle se compose d'Egyptiens ? — Oui, de soldats levés pour la plupart dans la haute Egypte; l'intrépide Maurice les commande. Ces derniers mots furentcouverts par la fanfare éclatante des trompettes militaires et des clairons qui retentissaient dans le faubourg. Au même instant, par une des larges portes, et sur le pont levis abaissé, débouchait l'avant-garde de l'armée impé- riale.