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                      LA BELLE REGAILLETTE.                         61

égard, un détail assez curieux et que je ne puis omettre. On y
verra tout à la fois ce que les moindres ameublements de Ver-
sailles ont coûté d'attentions au roi Louis XIV et à son mi-
nistre Louvois qui, au titre de ministre de la guerre, joi-
gnait celui de surintendant et ordonnateur général des bâti-
ments et jardins de S. M.
    Il s'agissait de l'arrivée de la cour au Château. En sa qua-
lité de surintendant des bâtiments, Louvois écrit au roi, le
10 novembre au soir :
    « Le parquet, qui doit porter les glaces qui doivent recouvrir
l'armoire aux perruques, est achevé de poser, et j'ai vu arriver, sur
les quatre heures, les glaces nécessaires pour ladite armoire. On
attend ce soir les cuivres qu'il faut pour les attacher. J'ai fait faire
un changement à la porte de cette armoire, que j'espère que
Votre Majesté approuvera         »
    « La porte ne portant plus qu'une glace et Couvrant du même
 costé qu'il avait esté,rcglé par Votre Majesté, sera néanmoins as-
sez grande, pour que de la main, on puisse atteindre au fonds et
aux deux costés de l'armoire. »

   Le roi répondit par estafette ; et de sa main royale :
   « J'approuve ce que vous avez faict et je suis très-aise que cela
soit si advancé.
   « Pourveu qu'on puisse mettre la main dans toute l'armoire, il
n'importe que la porte soit estroite. »
   Comme vous voyez , la garde-robe du grand Roi ne se
traitait pas à la légère. Et ce n'était pas un homme de peu
d'importance que le valet de chambre Bontemps, chargé de
la haute surveillance de tous ces précieux détails. On en peut
juger par les lignes suivantes des MÉMOIRES de Saint-Simon :
« BonSemps était un homme d'esprit ; c'était par lui que pas-
saient tous les ordres et messages secrets... Sa perte causa
un deuil public. Chacun en fui affligé, comme d'une perte