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BIOGRAPHIE DE LÉON BOITEL, 29 Qu'un instant à nous, tes amis, De plaisanter il soit permis, Mais après cette faribole Qu'une bonne et franche parole Dans ton cœur aille s'imprimer : Va, crois-moi, pour te faire aimer, Conserve toujours le même caractère Tout le long, le long, le long de la rivière, bis. H. LEPEBVRE. Hélas ! le 2 août 1855, Boitel revenait de Lyon avec l'abbé J. Roux, aujourd'hui chapelain de la Primatiale et archiviste de l'archevêché, qu'il avait engagé à dîner; ar- rivé à Irigny, par une chaleur torride, et apprenant que le dîner ne doit avoir lieu qu'à cinq heures, il mange à la hâte une assiette d'abricots, boit une carafe d'eau, puis, pour échapper aux observations de Mme Boitel, propose étourdiment à l'abbé Roux de l'accompagner au bord .du Rhône pour y prendre un bain. Ils partent, arrivent sous de frais ombrages, à cinq minutes du do- micile, et entrent dans un bras du fleuve, à un endroit calme et tranquille qui avait moins d'un mètre de profon- deur. Boitel traverse en riant, revient; mais bientôt il suf- foque, s'enfonce et disparaît malgré les cris et les efforts de l'abbé Roux et de quelques personnes accourues du voisinage. Il était alors près de quatre heures, le corps inanimé ne fut trouvé qu'une grande heure après. Ainsi finit l'homme spirituel, instruit et dévoué qui avait donné aux lettres lyonnaises un puissant essor; ainsi se refroidit ce cœur ouvert à l'amitié, ce cœur g é - néreux, toujours prêt à soulager toutes les infortunes.