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                       ÉTYMOLOGIES D'AINAY.              224

 «des applaudissements à leurs triomphes. C'est pourquoy,
 « lorsqu'ils entroient dans ces sortes de combats, ils pâlis—
« soient, ils trembloient. Jamais autel ne fut approché avec
« tant de crainte que ce fameux tribunal des harangues,
« parce qu'on y craignoit ces peines. Ut Lugdunensem rhe-
« tor dicturus ad aram pallet, disoit un de ces anciens, pour
« représenter une grande crainte. Cela n'arrive pas dans ce
« second Athénée, je veux dire dans notre collège. On l'a
« purgé de ces cruautés indignes de la douceur des scien-
« ces                                                   (1). »
    On ne saurait dire si ce père Paul Sufïren avait assez de
science pour que son opinion ait eu quelque influence ; car
son nom, peu connu, n'est pas même mentionné dans les
Lyonnais dignes de mémoire. Je n'entreprendrai pas de
contrôler cette pièce d'éloquence dans ses rapports avec
l'archéologie ; je dirai seulement que Louis XIV, adulé
comme les Césars, en avait aussi toute la vanité. La flatterie
est un poison qui aura toujours une influence délétère sur
les souverains absolus. Le fait de cette harangue historique,
devant les échevins, semblerait prouver qu'il existait, au
sein du corps municipal de cette époque, certaines tendan-
ces intellectuelles favorables a la bonne administration d'une
ville.
    Alhenœum a peut-être bien un peu plus d'analogie pho-
nique avec Ainay ; mais cependant il faut remarquer que
dans le principe on écrivait Esnay. Je retrouve celte an-
cienne orthographe dans un acte de location du Jeu-de-
Paumes â'Esnay du 10 mars 1555, et dans une autre charte
du 2 septembre 1574. Ce n'est qu'en s'éloignant de l'ori-
gine que la manière actuelle d'écrire prédomine. La syllabe
es a delà peine a se modifier : tantôt elle disparaît, ou bien

  (1) Actes consul. BB. 233.