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INSCRIPTION DV Ve SIÈCLE. 805 fidei el dormiunt in somno pacis. VIXXIT par deux x, AMÃVS pour annos, MINSIS pour menses, sont des fautes telle- ment fréquentes sur les inscriptions de la période mérovin- gienne qu'elles en sont comme caractéristiques; elles attes- tent la décadence de la latinité, et en l'absence des règles tombant de plus en plus dans l'oubli, l'asservissement de l'or- thographe à la prononciation. De la continuelle confusion de l'O et de l'V, de l'E et de l'I, avec cette remarque que l'E et l'V sont plus souvent remplacés par I et 0 qu'ils ne les rem- placent, il y a lieu de conclure à une prononciation identi- que de voyelles prises sans cesse l'une pour l'autre et à leur tendance commune vers le son muet que principalement dans les syllabes finales le français leur a substitué. L'âge de seize ans qu'a vécu notre néophyte mort « dans ses aubes » est exprimé sur le marbre par la lettre numérale X, suivie d'un signe bizarre dont la forme tient de celles du G et de l'S. Ce chiffre, qui n'est autre chose qu'un monogramme formé d'un V et d'un I, a la valeur du nombre six. Les épitaphes de défunts in albis ont le mérite de n'être pas communes; on n'en connaissait en Gaule que deux jusqu'à présent : l'inscription de Cologne, et le petit poème de Fortunat, qui peut-être n'a jamais été gravé ; le curieux fragment qui vient d'être découvert est une bonne fortune épigraphique. À. ALLMER, Correspondant de la Société impériale des antiquaires de France et de l'Institut archéologique de Rome.