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ASSEMBLÉE DE MALIKKS. 391 pinacles pour ressusciter une cathédrale du moyen- âge. Il faut aussi ne pas la dénaturer par des additions qui sont des anachronismes. Sans doute, si les architectes d'alors eussent survécu à leur siècle ils auraient fait des confessionnaux, des bancs d'œuvre à mesure que l'usage de ces meubles était in- troduit ; mais sans doute aussi ils eussent modifié et le plan et l'ornementation de leurs constructions, et leur goût aurait parcouru les mêmes évoluions que le goût des architectes qui leur ont succédé. M. Reichensperger ne veut pas de chemins de croix dans les églises; leur place est dans les cloîtres et les cimetières, et ils doivent aboutir à un calvaire. Nous avons un excellent modèle de chemin de croix tel que le cottprend l'orateur, au calvaire de SamMrénée. Cet exemple est forcément isolé. Aujourd'hui les églises n'ont ptes ni cimetières, ni cloîtres, ni cours antérieures, ni aucune de ces dépendances des égli- ses primitives. On tend de plus en plus h les isoler. C'est un principe très-faux que celui de cet isolement. Avec lui l'é- glise n'est plus qu'un monument livré à l'admiration ou à la critique d'un public curieux et non plus cette espèce de ville sainte du christianisme primitif, centre où aboutissaient tou- tes les aspirations élevées de l'âme , la croyance, la prière, l'élude, la philosophie et même Ses arts épurés par la reli- gion. En les isolant, on sépare ce qui devait être éternelle- ment uni, le temple de son pasteur, de ses clercs, de ses serviteurs. On appelle autour d'elles le mouvement et le bruit de la cité, on éloigne la piété timide et modeste qui cherche le recueillement et fuit les regards importuns et inquisiteurs de la foule indévote. Il est donc difficile de réa- liser en France le vœu de M. Reichensperger. 11 faut abso- lument que le chemin de croix soit dans l'église, ne pouvant pas être sur la voie publique ; mais au moins ne faut-il pas sous ce prétexte abîmer l'église par de ridicules «mages, par