Revue du Lyonnais » série 3 - n°1 ( 1866 ) » pp.265

             POÉSIE.


               AVRIL.
Nous sommes au mois des surprises,
Au mois qui vient changer encor
Nos aubes blafardes et grises
En limpides aurores d'or.

Il souffle et la macabre ronde
Des feuilles mortes l'an dernier
Se disperse et quitte le monde
Où luit le soleil printanier.

Les ruisseaux déchirent lear moire
Parmi les cailloux querelleurs ;
Au verger, sur la branche noire,
C'est une explosion de fleurs.

Un léger brouillard de verdure
Remplace au bois ces blancs atours.
Assez de toilette, ô Nature,
Pour te fiancer aux beaux jours !

Assez de fleurs blanches ou roses,
Assez d'avant-propos coquets ;
Il est temps d'achever les choses
Et d'effeuiller tous ces bouquets.
                                      17'