Revue du Lyonnais » série 3 - n°1 ( 1866 ) » pp.266

266                     POÉSIE
      Car déjà les feuilles plus fortes,
      Après ces prologues charmants,
      Font aux branches qui semblaient mortes
      Bouffer la robe du printemps.

      Voici ta couche qui~s'embaume,
      Les mésanges sont à leurs nids,
      Et de l'hiver le blanc fantôme
      Ne fait plus frissonner tes nuits.

      Les gnomes te feront des toiles
      Si tu crains de trembler encor ;
      C'est dans ce but que les étoiles
      Laissent tomber de longs fils d'or.

      Mais non, tout s'échauffe et la sève
      Ce flux et ce reflux de Dieu,
      Montant comme les flots, soulève
      Ton sein palpitant et joyeux.

      Nous sommes au mois des surprises
      Au mois qui vient changer encor
      Nos aubes blafardes et grises
      En limpides aurores d'or.

                                 H.   VITAL BEETHIN.