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EXPOSITION DES AMIS DES ARTS. 231 gens d'examen et semblent avoir la prétention d'être éter- nellement piquantes. Plat d'épinards ! - Par ce vieux mot qui n'a pas dû être beaucoup plus spirituel à l'époque très-reculée de sa création qu'il ne l'est aujourd'hui, on décrète que les prés ou les arbres au printemps sont des insolents et des mal-appris, parce qu'ils ne veulent pas adopter pour uniforme la livrée des vieux tableaux roussis. Eh bien ! nous avons l'outrecuidance de ne pas ad- mettre que ce qui est la joie des yeux dans la nature doive être proscrit de l'art, et nous félicitons M. Appian du courage de son œil qui a l'audace de voir l'herbe verte et le ciel bleu. A ceux que ses rudesses d'éclat effarouchent, nous n'avons qu'une chose à dire : c'est qu'une harmonie, facilement obtenue par des tons exténués au préjudice de l'expression des valeurs vraies de la coloration, ne nous séduit que très-médiocrement. Les lunettes bleues ne conviennent qu'aux yeux malades ou affaiblis. Nous adressons un compliment sincère à M. Bavoux pour la rude franchise de son tableau (41). Voyez ce ciel, voyez ces terrains moussus et écorchés par Jes souliers cloutés des gens de la ferme ! Quelle solidité de facture ! quelle sincérité d'interprétation! Une réflexion incidente nous arrête ici, car elle est applicable aussi bien au paysage qu'à tout autre genre de peinture. Ce ne sont pas les artistes qui créent, comme on le croit, les systèmes ; c'est l'analyse critique qui les érige et les formule. Les artistes ne font qu'obéir à une loi de nature et de tempérament. Aussi rencontrons-nous dans les arts, comme dans la littérature, en un mot dans toute expansion de la personnalité, deux modes capitaux de