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250 EXPOSITION DES AMIS DES ARTS abattus par toutes les privations, par tous les découra- gements ; ils obéissent à une loi, car l'art est une mani- festation de l'intelligence humaine. C'est l'importance de cette considération qui nous ins- pire certaines réflexions sur le rôle de la critique. A notre avis, elle se fourvoie souvent en s'adressant d'une façon trop exclusive aux artistes; la forme en quelque sorte pédagogique dans laquelle elle se complait généralement n'aboutit, le plus souvent, qu'à la démonstration de son incompétence, et n'est, en tous cas, que l'expression d'une opinion individuelle. 11 nous semble que l'art profiterait davantage d'une critique qui, se plaçant à un point de vue plus élevé, se •mettrait en rapport, par l'emploi d'une didactique large et consciencieuse, avec le public dont les jugements sont trop souvent empreints de légèreté. Nous avons ramassé, dans les colloques qui se croisent devant les toiles remarquées, un mot qui rentre parfaite- ment dans le cadre et dans le sens de cet article. A quelqu'un qui disait : Moi, je ne m'y connais pas en peinture ; un tableau me plait ou ne me plait pas ; il fut répondu : Mais ce n'est pas en peinture qu'il importe de se connaître, c'est en nature. Ceci nous a paru juste. C'est l'analogie de fait ou d'im- pression entre la production de l'art et le motif réel qui en aura fourni le modèle qui doit être la pierre de touche du jugement, et non pas une impression frivole de conve- nance ou de répulsion sans raison ni base. Sans suivre aucun ordre, puisque nous ne voulons don- ner ici qu'un aperçu de l'ensemble de notre exposition, et pour entrer néanmoins dans le vif de la question, nous déclarons tout d'abord la guerre à certaines formules toutes faites et surannées qui dispensent beaucoup de