page suivante »
202 SAINT MAURICE .ET LA LÉGION TIIÉBÉÉNNE. à ses côtés chevauchaient sur de solides montures, Exu~ père, le campiductor de la légion, et Candide, le sénateur des troupes, ayant tous deu'x au casque l'aigrette rouge, et sur les épaules la chlamyde blanche. L'énergie tempérée par la douceur brillait sur les visages de ces vaillants chefs ; une (1ère sérénité éclatait dans leurs traits; il s'exhalait de leurs personnes un parfum de bra - voure et de vertu. Les soldats étaient les plus beaux types militaires qu'eus- sent jamais contemplés les Alpes depuis Ànnibal ; on com- prenait, aies voir, qu'on eût fait d'eux la vaillante élite d'une vaillante armée. Leurs visages, bronzés par le soleil d'O- rient, leurs chevelures noires et crépues, leurs formes vi- goureuses, leur démarche assurée, la formidable harmonie de leurs manoeuvres et de leurs allures, tout concourait a faire d'eux un assemblage imposant et majestueux; tout en eux respirait le triomphe et l'audace, jusqu'à leurs aigles mutilés et leurs enseignes déchirées par les flèches des Par- thés. Aussitôt après la légion Thébéenne, apparut l'empereur Maximien Hercule, entouré de ses licteurs et d'un splendide cortège ; son cheval de bataille était tout caparaçonné d'or et de pierreries ; une couronne d'émeraudes figurant des lauriers, ceignait son casque ; un sceptre a clous de diamants reposait dans sa main droite. Dès qu'on le vit s'avancer dans sa stature olympienne, beau et majestueux comme un dieu ; une clameur immense et prolongée s'éleva vers le ciel : Fivai Cœsar imperator ! gloire a Maximien Hercule ! — Telle était l'acclamation que poussait la foule en délire et que répétait à l'infini le multi- ple écho de la vallée. Le défilé des légions se prolongea encore pendant plu- sieurs heures, el les ombres transparentes d'une nuit d'au-