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PGÉSIE. 481 Laissez-moi goûter le bonheur, Et du'plus profond de mon cœur Vous en remercier encore. « Oui, répondit avec bonté « Notre honorable octogénaire, « J'avais, voilà dix ans, écrit majvolonté « Dans mon acte testamentaire. « D'abord j'avais mis votre nom ; « Et puis, pour plus d'une raison, « Agissant d'une autre manière, « Je l'ai refait, puis.... déposé.... « Et j'ai de tous mes biens autrement disposé « Par une volonté dernière.... » L'instituteur, ému des sentiments soudains Que naturellement un pareil mot inspire, Roule, tout ébahi, son chapeau dans ses mains; A peine s'il raisonne, à peine s'il respire, Et, plus vite qu'on ne peut dire, Quoique, par le temps effacé, Dans son esprit soudain revient tout son passé. N'y voyant rien qui, dans sa conscience, Dût lui valoir cette sévérité, Il reprend un peu confiance, Se résigne et bégaie, avec timidité.: Monsieur ne me doit rien, et son expérience A dû guider sa volonté. « Sans doute... » se mit à poursuivre Notre vieillard faisant une oreille au feuillet Du livre qu'il étudiait, Et puis en refermant son livre :