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                        ORIGINES DE LUGDUKUM.                          121
manque à ce tahleau tracé d'après îa nature , ni 3a grosse gaieté
gauloise, ni le festin préalable , arrosé de libations abondantes,
ni la moquerie traditionnelle , clôture de la fête, cet Alphésibée
singeant la danse des Satyres :
       Et multo in prîmis Mlarans convivia Baccho,
       Anlè foeum, si frigus cril, si moisis, in umbra,
       Vinanovum fmidam calathis Arvisia nectar.
       Cantabunt mihi Damœtas et Lyeîius ./figon;
       Saltatites Salyros imilabilur Âlphesibœus.
   La cérémonie du.bourlot a laissé à l'italien toute une famille
de mois: burla, plaisanterie , niche; burlare , faire des niches,
jouer des tours, railler; burlatore, burlone, moqueur, rieur, mau-
vais plaisant; burlesco, burlesque ; à l'anc. fr. bourlos, divertis-
sement, plaisanterie ; fourlore, lutin ou esprit moqueur du feu
follet, qui mène aux étangs et aux fondrières les voyageurs assez
 imprudents pour le suivre (20).                 A P'AN
           (^4 continuerj.

des œufs, des fruits, des iaitages. Dans la soirée, s'organisait, à même les
champs, un dîner dont formait la base le produit en nature de la collecte.
Des danses, des farandoles, les plaisanteries et les divertissements du
Bourlot, surtout le jeu de l'œuf, terminaient la fête. Chez les populations
du centre où restent debout tant d'honnêtes et vieilles coutumes, reine et
quête, banquet et réjouissance reviennent toujours à leurs anniversaires,
en dépit des révolutions et'des siècles (MM. D. Monnier et À. Vingtrinier,
en leur aimable et savant livre : Les Traditions populaires comparées,
cb. xvi.p. 304,305 et 306.—MM.P. deGemblouxetJaubcrt, Ouvr.cit. etc.).
   Quant au bourlot de l'automne, c'était aux champs une fête de la mois- '
son, aux némets de la Gaule indépendante une fête nationale, politique et
religieuse. Roucher, dans ses Mois, le baron Dupin en sa notice mentionnée,
ont décrit quelques-unes des particularités de la fête agreste ; le paragraphe
cinq dira ce que fut à Lugudunum l'éorfc nationale.
   Plusieurs étymologics ont été proposées de ber, bour, par, préfixe élé-
mentaire des formes diverses du mot bourht.Jc rattache intrépidement à ce
radical lier-ncr, rendre quelqu'un victime d'une plaisanterie, sur lequel se
sont abattues tant de frivoles explications. C'est tout ce que je puis dire
dans l'état actuel des investigations archéologiques à cet égard.
   (20) Marchangy, Tristan-le-Voyageur,    t. u, ch. 35.