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A PROPOS D'AINAY. Pendant que les archéologues étudient avec soin le plan et les moindres détails de notre basilique d'Ainay , d'autres , moins soucieux des gloires du passé que des frivolités de la mode , cèdent à l'épidémie régnante, et cherchent à rafraîchir les vieil- leries du culte catholique pour les agréments du monde profane. Le digne et vénérable pasteur de cette église tend de tout son pouvoir et de toutes les forces de son âme à lui rendre son antique splendeur; mais hélas, c'est la toile de Pénélope ; de son côté il fait de l'art sérieux, d'un autre, le zèle aveugle de quelques âmes pieuses, et, disons-le avec regret, de quelques ecclésiasti- ques , compromet la dignité du culte, son existence même dans un délai assez rapproché, car en suivant cette voie on arrive à la sécularisation du culte, à une liturgie mondaine, variable, réglée par les professeurs de musique et les marchands de fleurs artifi- cielles. Clergé et fidèles se précipitent tête baissée dans le mou- vement qui laissera une grave blessure au catholicisme. 11 ne reste pour défendre la tradition, l'ordre et la majesté des offices, que les monuments eux-mêmes qui protestent. Quia si hi tacuerint, lapides clamabunt. Comme les règles de l'Eglise de Lyon excluaient les orgues et la musique, dans aucune de nos églises il n'y a de place pour ces instruments destructeurs de toute liturgie, et on ne peut en intro- duire sans gâter l'ordonnance de l'édifice , sans anihiler , sans briser même quelques précieux restes d'architecture. Ainsi, à Ainay , on vient de mettre "Un jeu d'orgues, tout neuf, entre la grande chapelle de Saint-Michel et la nef septentrionale. Il inter- cepte le passage, rompt la perspective, masque le tympan d'une 32