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UN ENFAJNT DE GH(EUR Dans un bourg situé à deux milles de la ville de Lie'ge, la porte d'une maison de modeste apparence fut timidement ouverte à trois heures du matin : un enfant passa la tête à travers l'embrasure, et se retira avec effroi. Une rafale char- gée de neige avait frappé son visage.' Quelques minutes se passèrent, puis l'enfant sortit de nouveau ; il referma la porte sans bruit et se lança résolument au travers des tourbillons du vent qui redoublait de furie. Il tenait sa lanterne d'une main, tandis que l'autre, appliquée a ses lèvres, cherchait la chaleur du souffle qui la ranimait. La route était déserte. L'ouragan qui poussait les arbres l'un sur l'autre, arrachait souvent une branche morte qui venait rouler sur la neige. L'enfant tressaillait alors, et pourtant il avançait toujours; enfin il entra dans la ville. Les antiques monurr.ents jetèrent sur lui leurs grandes ombres qu'il traversait en frissonnant; il déboucha presque en courant sur la grande place. Ses pieds, hâtés par la peur, heurtèrent contre les marches de l'église, il tomba en poussant un cri. Sa tête avait frappé les dalles : il resta un moment étourdi. Cependant la neige tombait toujours ; elle s'amoncelait peu a peu sur l'enfant étendu sans mouvement. Encore quelques instants, et tout le corps n'aurait plus formé qu'une légère ondulation au milieu de la nappe étincelante qui couvrait le noir pavé du porti-